La place des femmes en Inde – ritimo (2024)

La situation des femmes en Inde est difficile à bien des égards. Malgré les textes officiels qui prétendent le contraire; la condition des femmes ne cesse de se dégrader.

Le poids de la religion et des traditions, ainsi qu’un déséquilibre considérable du sex-ratio mettent en danger leurs droits fondamentaux. Pratique de la dot, infanticides, viols, prostitution... Les femmes indiennes souffrent de discriminations et voient leurs libertés atteintes au quotidien.

L’Inde, la plus grande démocratie du monde, est aussi, selon un classem*nt de 2018, le pays «le plus dangereux pour les femmes»[1]. Cette étude de l’agence internationale Reuters se base sur six indices et l’Inde arrive en tête de trois d’entre eux: l’exploitation humaine, l’oppression culturelle et les violences culturelles et sexuelles. La même étude situait l’Inde à la quatrième place en 2011.

Historiquement, les femmes indiennes n’ont pas toujours autant souffert de cette domination masculine. Nombreux auteurs rapportent que les femmes jouissaient d’un statut important, notamment durant la période védique.
L’Inde d’aujourd’hui est dominée par les traditions issues de l’hindouisme préconisant une subordination presque totale des femmes aux hommes.

En témoignent «les Lois de Manu», texte juridique fondateur de la tradition hindoue du dharma, selon lequel «dans l’enfance, une femme doit être soumise à son père, dans la jeunesse à son mari et lorsque son maître meurt, à ses fils; une femme ne doit jamais être indépendante (...) une femme n’est pas faite pour être libre». Il s’agit là d’un pilier majeur des traditions hindoues persistantes au sein de la société indienne, qui explique en partie la place que les femmes y occupent aujourd’hui.

Dans la réalité, les législations progressistes en faveur de l’autonomie des femmes et de la maternité se heurtent au droit personnel et coutumier des communautés.

Le mariage des enfants: une tradition persistante

Dans une société marquée par la soumission des femmes aux hommes, le mariage constitue l’objectif principal des familles pour leurs filles, qui font encore l’objet de mariages forcés, souvent très jeunes. Jusqu’en 1892, l’âge légal du mariage pour les filles était porté à 10 ans, mais il a été repoussé à 12 ans par la mise en œuvre de l’Age of Consent Bill, avant d’être enfin porté à 18 ans en 1929. Toutefois, le mariage des enfants reste courant.

En 2015, l’Inde était le deuxième pays au monde à célébrer des mariages d’enfants et, selon les registres officiels, 51,8% de filles dans l’État du Jharkhand sont mariées avant leurs 18 ans. Depuis 1950, l’âge moyen au mariage est passé de 15 ans à 19 ans pour les femmes et de 21 à 25 ans pour les hommes. Ces mariages arrangés sont massivement pratiqués dans le pays, les mariages «d’amour» se faisant relativement rares.

Dans la pratique, de nombreuses castes continuent à marier leurs filles bien en-dessous de cet âge légal. Dans la majorité de ces cas, mais non dans tous, les fillettes restent chez leurs parents jusqu’à leur puberté. Ces mariages sont reconnus comme des délits et déclarés nuls depuis la loi de décembre 2006 (Prohibition of Child Marriage Act).
Près d’une jeune femme sur quatre (23%) est mariée ou en union avant l’âge légal, contre 18% pour les hommes[2].

Les mariages précoces affectent surtout le milieu rural. La pauvreté, la faim, l’illettrisme, les traditions, le système de dot[3] sont autant de facteurs de prévalence.
Cependant la pratique du mariage des jeunes filles en Inde a diminué de moitié en 20 ans, passant de 49% en 2001 à 23% en 2021, suite à de nombreuses campagnes nationales de sensibilisation.

Une tragique résignation: la pratique de la dot et les violences

La pratique de la dot, pourtant interdite par une loi de 1961, le «Dowry Prohibition Act», reste extrêmement courante.
Le montant de la dot est calculé en fonction de la caste à laquelle appartient le marié, sa place au sein de la famille et son poste au sein de la société indienne, elle consiste en des «cadeaux», tels que des bijoux, des voitures…
Elle représente pour les familles un fardeau financier considérable, s’élevant parfois à plus de la moitié de leur capital. Il arrive que le montant de la dot augmente et que la famille de la jeune femme ne puisse pas payer. Cette situation est à l’origine de nombreux actes de violence faites aux femmes, souvent perpétrés par leur propre famille ou par leur (future) belle-famille. Entre 1975 et 1978 par exemple, 5 200 jeunes femmes auraient été brûlées «accidentellement» par leur mari ou par leur belle-famille, au motif que leur dot n’était pas suffisamment importante, ou en raison de dots non honorées. Ces violences sont souvent meurtrières. Une femme meurt toutes les heures en Inde à cause de la dot.
Selon les données du Bureau national des archives criminelles, près de 7 000 femmes au foyer ont été tuées et 1 700 autres se sont suicidées pour des affaires de dot, en 2020[4].

Au-delà, la violence envers les femmes est quotidienne. Kavita Srivastava, militante de l’organisation non gouvernementale de défense des droits humains PUCL, déclare«De 30 à 40 femmes sont victimes de violence conjugale toutes les heures»[5], ce sont là des statistiques officielles, sans doute bien en-deçà de la réalité.
Une enquête nationale récente sur la santé des familles (NFHS 2019-2021)[6] révèle qu’environ 30% des femmes mariées ont été victimes de violences conjugales, définies comme violences physiques et/ou sexuelles.
Dans une étude de l’International Centre for Research on Women (ICRW) sur la conception des relations hommes-femmes: 65% des Indiens sont d’accord avec le fait que «dans certains cas, une femme mérite d’être battue». Pour 39% des hommes le fait de sortir sans permission, pour 35% la négligence des tâches ménagères, pour 29% mal faire la cuisine, sont des raisons suffisantes de battre les femmes[7].

La prévalence de la violence est très inégalement répartie dans la société indienne: l’accès à l’éducation, à des revenus élevés, et la vie en ville limitent considérablement les risques de violence conjugale.

Infanticides: des pratiques traditionnelles sexistes

Les épouses et futures épouses ne sont pas les seules victimes de cette violence. La dot représentant une contrainte financière trop importante, les familles préfèrent parfois voir disparaître les petites filles. Nombreuses sont celles tuées à la naissance ou négligées et maltraitées jusqu’à les voir mourir. Ce phénomène explique en grande partie le déséquilibre du sexe-ratio en Inde.
Le rapport 2020 des Nations unies sur la population mondiale estime ainsi qu’entre 2013 et 2017 quelque 460 000 filles ont chaque année «manqué de naître», signe que la préférence pour les garçons reste forte[8].

Le droit à l’avortement, légalisé en 1971, a toutefois permis de considérablement améliorer cette situation. Une loi de 1994 amendée en 2001 interdit par ailleurs tout avortement fondé sur le sexe du fœtus. Toutefois, de nombreux avortements de fœtus de sexe féminin sont pratiqués de façon illégale, parfois dans des conditions sanitaires déplorables.

La volonté des familles de ne pas donner naissance à une fille donne lieu à un véritable «marché de l’avortement», qui profite aux médecins peu scrupuleux. Aussi il semble que la volonté du seul législateur soit insuffisante pour remédier à ce phénomène meurtrier. Seul un changement des mentalités en profondeur est envisageable pour lutter contre ces pratiques traditionnelles sexistes.

Viols: un fléau récurrent

Une illustration actuelle particulièrement frappante des atteintes récurrentes aux droits des femmes et des violences auxquelles elles doivent quotidiennement faire face réside dans l’importance du nombre de viols en Inde.

Le taux officiel de viols n’est pas plus élevé qu’en France, cependant la plupart des victimes ne portent pas plainte par peur des représailles que cela pourrait entraîner, tandis que leurs agresseurs ne sont pas toujours condamnés.

Des instances judiciaires informelles (justice du village, conseil des anciens...), sans véritable existence juridique, exercent ainsi leur pouvoir moral en condamnant parfois des fillettes et jeunes filles au viol collectif. Ces peines illégales sont souvent exercées sur la place publique et accompagnées de tortures, pouvant entraîner la mort des victimes.

En Inde, en 2016, 79% des Indiennes disaient avoir été agressées sexuellement au moins une fois[9].

La médiatisation de l’affaire du viol collectif d’une étudiante en médecine de 23 ans, morte à la suite de son agression à New Delhi le 16 décembre 2012, a toutefois permis de lever le voile sur un véritable problème de société le plus souvent constaté en toute impunité.
Ce crime a suscité des manifestations exceptionnelles dans le pays et dans le monde entier, qui ont permis de dénoncer des tabous et des archaïsme puissants.

Le gouvernement a fait voter une loi en 2013 criminalisant le viol et a durci les sanctions pénales envers les agresseurs, passant les peines d’emprisonnement minimum de 7 à 20 ans[10].

En outre, le gouvernement a renforcé sa politique de protection des femmes, en mettant en œuvre des mesures de sensibilisation et de prévention importantes, grâce notamment à la diffusion de clips vidéos dans les cinémas ou de spots radio.
Cependant, peu de viols sont dénoncés car les jeunes femmes ont peur des services de police qui sont loin de les prendre au sérieux ou même de leur assurer la sécurité dont elles ont cruellement besoin[11].

Protection juridique des femmes et progrès féministes

État du droit positif

Selon le droit constitutionnel, les citoyen·nes indien·nes sont égaux·ales en droit et les discriminations fondées sur le sexe d’un individu sont formellement prohibées. La Constitution indienne garantit l’égalité hommes-femmes dans son article 14, prohibe les discriminations d’État à cet égard dans son article 15-1. Elle garantit également l’égalité des chances (article 16) et la dignité des femmes.

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Sur un plan économique, cette même Constitution prévoit que l’État adopte des dispositions particulières à l’égard des femmes et des enfants pour garantir des conditions de travail justes et adaptées ainsi que l’égalité salariale.

L’égalité proclamée par la Constitution n’est toutefois pas observée en pratique et la fragmentation du droit ne permet pas de garantir l’égalité des sexes inscrite dans cet instrument juridique suprême. Quelques lois furent instaurées en ce sens sous le régime de Nehru en 1955 et 1956, au lendemain de l’indépendance du pays. Ces lois avaient pour but de faire progresser le statut des femmes dans la sphère privée et familiale, notamment en matière de mariage et de divorce, d’adoption et d’entretien de la famille, concernant les mineur·es et la tutelle, ou encore en matière successorale et d’héritage.

Ces lois ne prescrivaient toutefois pas une égalité totale entre les hommes et les femmes mais constituaient une première avancée, encourageant les mouvements féministes à poursuivre leurs combats.
Sur le plan juridique des mesures ont été prises pour promouvoir ou protéger les femmes:

  • 1993: 33% des sièges sont ouverts aux femmes dans les conseils des villages
  • 2005: «Protection of Women from Domestic Violence Act», loi qui rend illégales toutes violences domestiques contre une femme
  • 2006: «Prohibition of Child Marriage Act», loi qui légalise le mariage à partir de 18 ans
  • 2008: «Women’s Reservation Bill», loi qui réserve 33% des sièges du Lok Sabha aux femmes
  • 2016: Généralisation du congé maternité de 26 semaines à tous les secteurs.

Le Parlement a officiellement reconnu les femmes victimes d’attaques à l’acide comme éligibles au statut de personnes handicapées et d’ayants droit à des aides spécifiques. C’est une des formes de violence extrême fréquente en Inde[12].

Le véritable enjeu de la promulgation de lois visant l’égalité des hommes et des femmes dans la sphère juridique réside dans la diversité des régimes juridiques des États et des communautés religieuses qui ont leurs codes et leurs coutumes propres et sont bien loin de respecter l’égalité prescrite par la Constitution.

Dans son rapport 2022 sur l’indice du genre dans les objectifs de développement durable (ODD), Equal Measures 2030[13] remarque que, entre 2015 et 2020, l’Inde a progressé en faveur de l’égalité de genre. Cependant son score général pour cet indice reste faible, 91e sur 144 pays au classem*nt mondial en 2020.

Réforme juridique et conflits communautaires

Dans cette optique, les mouvements féministes actuels poursuivent leurs luttes à deux niveaux. Certains mouvements réclament une réforme du droit civil avec l’adoption d’un code civil unique procédant à une unification des pratiques régies par les différents codes du statut personnel, réunies sous un seul et unique texte. D’autres, craignant que cette réforme n’ait jamais lieu, préfèrent lutter pour une reconnaissance de l’égalité au sein même des différentes communautés religieuses. Cette deuxième option est aujourd’hui majoritairement privilégiée par les groupes féministes, notamment par l’association de gauche All India Democratic Women’s Association (aidwa), qui ne veulent pas voir les conflits communautaires entacher leur combat pour l’égalité.

Les questions de religion sont intrinsèquement liées aux luttes féministes en Inde. Les conflits opposant la communauté hindoue à la communauté musulmane furent même dans les années 1990 un élément d’émancipation des femmes, au service d’une cause religieuse et politique. Le mouvement de la communauté hindouiste réclamant la destruction de la mosquée d’Ayodhya en 1990 amena en effet une mobilisation importante des femmes, qui furent incitées à la violence sectaire afin de pouvoir bénéficier de leur soutien et de les impliquer dans le conflit. Bien que cette avancée semble largement contre-productive du point de vue des droits humains, les luttes politiques et religieuses ont permis aux femmes de se détacher de leurs obligations ménagères.

Évolutions sociales et militantisme

Au-delà même des conflits communautaires, de nombreux mouvements de lutte pour l’égalité des sexes en Inde sont actifs aujourd’hui, poursuivant des activités militantes qui ont vu le jour au XIXe siècle et se sont intensifiées dans les années 1970. Une des premières sources d’avancée féministe en Inde remonte à la lutte contre la tradition du «sati» (immolation des veuves hindoues), qui fut finalement interdite en 1829. Au XXe siècle, la lutte pour l’indépendance fit naître de nouvelles vocations militantes aux femmes qui se joignirent au Mahatma Gandhi, obtenant par ailleurs leur reconnaissance. Après l’indépendance, les mouvements de lutte pour l’amélioration des conditions de vie et de traitement des femmes se sont intensifiés . La mondialisation et la diffusion de la culture occidentale ont plus récemment amené les femmes à se mobiliser davantage pour leur indépendance à l’égard des hommes et du système patriarcal traditionnel. Dans les années 1990 , le soutien financier d’agences étrangères a permis la création de nombreuses ONG dédiées à la promotion des droits des femmes.
Le Mouvement indien des femmes (MIF) regroupe les différents mouvements, très hétérogènes, de la lutte des femmes pour leurs droits: l’interdiction de la dot, la dénonciation des violences, ainsi que la discrimination de genre.

Dans le domaine de la culture, Sarojini Sahoo est considérée comme la Simone de Beauvoir indienne. Elle a reçu de nombreux prix et fait figure de féministe notable au travers de ses ouvrages, qui abordent la sexualité et les désirs féminins ainsi que les épreuves auxquelles les femmes doivent faire face tout au long de leur vie[14].

Dernièrement, la participation des femmes est aussi très active, notamment dans les manifestations agricoles importantes qui ont secoué le pays en 2021. Les femmes se sont mobilisées massivement contre les lois anti-paysannes voulant étendre la libéralisation du secteur agricole: libéralisation des prix agricoles, privatisation des sem*nces, de l’eau, de l’électricité…
De fait, la profession est sinistrée. Officiellement, depuis 1995, plus de 300 000 agriculteur·rices se sont suicidé·es. Les hommes quittent la campagne pour chercher du travail en ville.

À présent, 80% de la nourriture indienne est produite par les femmes. Les paysannes, dorénavant majoritaires dans les champs et les plantations, revendiquent le statut d’agricultrice, le droit à la terre (dans les actes de mariage, la propriété foncière devrait être commune et non dévolue au mari), l’accès au crédit.
Dans ces perspectives, les femmes progressent dans le leadership des organisations syndicales et professionnelles[(https://viacampesina.org/fr/paysannes-indiennes-une-annee-dintense-lutte/]].

Femmes et politique

Les femmes indiennes ne sont pas absentes du paysage politique du pays. À l’inverse de nombreuses puissances occidentales, l’Inde voit de nombreuses femmes exercer des professions dirigeantes et accéder au pouvoir comme Pratibha Devisingh Patil, présidente de l’Inde de 2007 à 2012, qui fut la première femme à accéder à cette fonction.

Ce phénomène n’est pas récent: une des pionnières de cette vague d’accession des femmes indiennes à des responsabilités politiques fut Rajkumari Amrit Kaur, militante indépendantiste proche du Mahatma Gandhi, qui fut ministre de la Santé de 1947 à 1956. Lakshmi Sahgal, également militante du mouvement indépendantiste indien, fut officier au sein de l’Armée nationale indienne durant la Seconde Guerre mondiale et ministre du gouvernement provisoire de l’Inde libre.
Historiquement, la figure féminine la plus importante dans le paysage politique indien fut Indira Priyadarshini Gandhi, fille de Nehru. Elle fut Première ministre de la République d’Inde de 1966 à 1977 puis de 1980 à sa mort en 1984. Son accession au statut de Première ministre a constitué une avancée considérable pour la cause féminine en Inde mais également dans le monde entier. Il convient en effet de relever qu’elle fut la deuxième femme au monde élue démocratiquement à la tête d’un gouvernement.

Les femmes ont pu également jouer un rôle important au sein du pouvoir législatif. Meira Kumar fut notamment la première femme présidente de la chambre basse du Parlement indien (Lok Sabha), de 2009 à 2014. D’autres femmes ont également pu siéger au sein de cette chambre, telles que Maneka Gandhi (qui fut par ailleurs ministre de quatre gouvernements), ou encore Phoolan Devi (qui y siégea dès 1996).
Cette dernière, célèbre pour son appartenance à la caste des intouchables, et victime de violences physiques et sexuelles dès sa plus tendre enfance, fut également rendue célèbre par ses activités au sein d’un gang qui lui valurent le surnom de «Robin des Bois indienne».

Les femmes furent également représentées au sein de la chambre haute du Parlement (Rajya Sabha), notamment par Kanimozhi, figure prééminente de la vie politique tamoule, qui y siégea de 2007 à 2013, représentant le parti DMK, Dravida Munnetra Kazhagam (Fédération dravidienne du progrès).
L’implication des femmes en politique est également observable à l’échelon local, notamment à travers les figures de Jayalalithaa Jayaram (ministre en chef du Tamil Nadu décédée en 2016), Kiran Bedi (lieutenante-gouverneure de Puduch*erry depuis mai 2016), Mamata Banerjee (ministreenchef du Bengale occidental depuis 2011 et fondatrice du parti politique «Trinamul Congress», qui a encore remporté les élections dans cet État en 2021) ou encore Mehbooba Mufti, ministre en chef du Jammu-et-Cachemire, et Mayawati Naina Kumari, première femme appartenant à la caste des intouchables à accéder au statut de ministre en chef d’un État indien.

Sur la scène internationale, Vijaya Lakshmi Nehru Pandit, diplomate et sœur de Nehru fut la première femme présidente de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle participa également à la politique de son pays au niveau national, occupant les postes de gouverneure du Maharashtr et siégeant au Lok Sabha.
Sonia Gandhi, présidente du Parti du Congrès de l’Inde a été classée deuxième femme la plus puissante au monde selon le magazine Forbes en 2010.

Dernière incarnation de la promotion sociale, Droupadi Murnu a été élue présidente de l’Inde le 21 juillet 2022. Cette femme d’origine modeste est la plus jeune à occuper cette fonction. Elle a créé aussi un précédent historique en devenant la première personne à représenter une minorité aborigène, c’est la première politicienne issue d’une «caste inférieure» à diriger le pays.

La société civile, un contre-pouvoir qui reste actif

Les organisations de la société civile ont un long passé en Inde: mouvements pour l’indépendance, mouvement gandhien, mouvements d’émancipation des plus basses castes et des tribus, mouvements de défense de l’environnement, etc.

Presque chaque citoyen·ne participe à la vie associative, du moins en ville. La société civile indienne est riche de quelques millions d’organisations: associations, coopératives, syndicats, petit* partis qui s’activent dans des domaines aussi divers que la santé, l’éducation, l’alimentation, l’environnement, les droits humains, la culture, l’emploi…

Ces évolutions dans la sphère publique permettent au fil des années d’amener de plus grands progrès pour les femmes dans leur vie privée, familiale et professionnelle.
SEWA (Association des travailleuses indépendantes), une ONG indienne, est aujourd’hui la plus grande organisation de femmes dans le monde, qui regroupe plus de 2,5 millions de membres réparties dans 18 États indiens.
Cette association intervient auprès des femmes en situation de précarité qui exercent des activités informelles dans le commerce, le travail à domicile, les travaux manuels, en organisant de l’action collective, de la formation, du plaidoyer, des services d’empowerment (autonomisation).

Aussi dans son rapport 2022 sur l’indice du genre, Equal Measures 2030[15] considère que l’Inde a progressé en faveur de l’égalité des genres. Cependant sur cet indice le score général reste faible.
Classem*nt mondial en 2020: 91e sur 144 pays.

Indicateurs depuis 2015[16]

Les moins performantsLes plus performants
Baisse de la proportion de femmes occupant de hautes fonctions ministérielles/gouvernementalesRéduction du nombre de filles dans l’enseignement primaire plus âgées que la normale
Baisse de la proportion de femmes déclarant déclarant avoir eu assez d’argent pour acheter de la nourriture ou pour obtenir un logementAugmentation de la proportion de femmes titulaires d’un compte en banque dans une institution financière

L’intervention des ONG étrangères en Inde se heurte aux lourdeurs administratives, à la méfiance, à la suspicion d’ingérence et de financement du terrorisme de la part des autorités indiennes.

En 2011, près de 40 000 ONG avaient le droit de bénéficier de financements étrangers. Début 2022, elles n’étaient plus que 16 000 environ.
Le 1er janvier 2022, les licences de 6 000 ONG, dont Oxfam India, ont été révoquées. Elles se trouvent ainsi privées de tout financement international[17].

Si, dans sa gouvernance nationaliste, l’Inde affiche actuellement des orientations liberticides en matière de droits humains, les associations apparaissent comme un élément central du fonctionnement de la démocratie en Inde. Face à leurs nombreuses revendications, le pouvoir, en particulier sous l’influence du parti nationaliste BJP, menace de réprimer, restreindre et discréditer leurs activités.

La place des femmes en Inde – ritimo (2024)
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